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Production et consommation de maïs sont soutenues en 2025-2026

Les récoltes de maïs grain sont attendues exceptionnelles tant au Brésil et Argentine cumulés à 190 millions de tonnes, qu'aux États-Unis, au-delà des 400 millions de tonnes.

Les volumes de maïs brésiliens et américains projetés généreux en 2025 font pression sur les prix, mais la demande mondiale est soutenue.

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Depuis le début de 2025, un ensemble de signaux plutôt baissiers a animé le marché du maïs. « Le maïs brésilien safrinha (1), d’abord, se porte bien depuis son semis à la fin de février ou au début de mars, à tel point que l’USDA et la Conab (deux agences, l'une américaine et l'autre brésilienne) s’accordent pour l’heure sur une prévision de production à 132 millions de tonnes, introduit Arthur Boy, agroéconomiste à l’AGPM (2). Il s’agirait de la deuxième plus importante, et des analystes locaux l’imaginent même record, à 140 millions de tonnes. En Argentine, les récoltes quasi terminées s’affichent dans la moyenne ». Ce qui porterait la production cumulée des deux pays à 190 millions de tonnes, « un record historique », commente Argus Media.

Aux États-Unis, s’il reste encore du chemin jusqu’à la moisson, « les analystes révisent progressivement à la hausse leurs estimations de rendement, ce qui pourrait porter la production du pays au-delà des 400 millions de tonnes », chiffre Argus Media. Un seuil qu’il « n’a jamais atteint », commente Arthur Boy.

Stocks bas

Pour autant les prévisions de stocks de fin de campagne mondiaux ne bondissent pas. Au contraire, l’USDA les a revus à la baisse en juillet. « Ils seraient ainsi au plus bas depuis 2013-2014 », a commenté Julie Garet, de FranceAgriMer. « La demande mondiale est très forte, et le maïs américain, très compétitif, est prisé à l’export, justifie Arthur Boy. Toutefois, même si les stocks restent relativement bas, ils sont jugés confortables car ils augmentent surtout chez les grands exportateurs. »

En effet à la Bourse de Chicago, les bonnes conditions culturales « pourraient limiter tout potentiel de hausse à moyen terme », signale Argus Media. Cela dit, « on peut espérer avoir atteint le creux de la vague baissière puisque tous ces éléments commencent à avoir été intégrés par les opérateurs », estime Arthur Boy. D’ailleurs depuis un mois, les prix remontent un peu sur le physique comme sur Euronext. Le bilan se resserre notamment en Europe avec un déficit hydrique qui inquiète, même si les disponibilités outre-Atlantique devraient couvrir les besoins.

L’issue des négociations entre les États-Unis et l’Union européenne questionnait aussi puisque les États membres envisageaient de taxer une liste de produits dont le maïs faisait partie. Un compromis a finalement été trouvé le 27 juillet. Il « reste bien en deçà de la menace initiale […] mais s’éloigne [du] « zéro pour zéro » défendu par la Commission européenne », analyse Argus Media.

« Le maïs américain est historiquement peu présent en Europe, qui s’approvisionne en grande partie en Ukraine (55 %) et au Brésil (20 %). Il s’y est toutefois fait une place [sur 2024-2025] du fait de sa compétitivité, du repli de la production ukrainienne et de la moindre présence du Brésil sur sa période d’exportation habituelle », détaille Arthur Boy. Le maïs brésilien reviendra le concurrencer dans l’été, puis l’Ukraine après sa récolte.

(1) Le maïs safrinha (du nom "safra" et du diminutif "inha", littéralement petite récolte ou seconde récolte) est semé au Brésil juste après la moisson de soja, à la fin de février ou au début de mars. Il représente 75 à 80 % de la production nationale. (2) Association générale des producteurs de maïs.

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